DBO, DBOc ET DCO
DCO (Demande chimique en oxygène) est la quantité d’oxygène nécessaire pour dégrader toute la matière dégradable par oxydation dans l’eau. Elle est effectuée par une digestion de haut niveau au dichromate de potassium (voir méthode http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/methodes/pdf/MA315DBO11.pdf) qui techniquement décompose tous les composés oxydables de l’eau analysée.
La DBO (Demande biochimique en oxygène) est la mesure de la quantité d’oxygène nécessaire aux microorganismes, bactéries en l’occurrence, pour dégrader la matière organique (végétale, animale, etc.), incluant les composés azotés, mais aussi inorganique (composés soufrés, métalliques, etc.). La mesure se fait généralement en incubant un effluent (habituellement 300 mL d’eaux usées) ensemencé et enrichie de matières minérales et en oxygène. La quantité d’oxygène est mesurée au début de la période d’incubation et à la fin. L’écart entre ces deux mesures est la DBO. La période standard d’incubation est de 5 jours à 20°C. C’est pour cette raison qu’on parle de DBO5. Voir méthode http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/methodes/pdf/MA315DCO11.pdf
La DCO et la DBO se mesurent généralement dans les eaux usées qu’elles soient municipales ou industrielles.
La DBO mesure seulement la portion biodégradable de la matière en solution, alors que la DCO mesure toute la matière qui peut être affectée par une oxydation de haut niveau (qui est largement au delà de la matière biodégradable). C’est la raison pour laquelle la DCO est toujours supérieure à la DBO.
De plus en plus on utilise la DBOc, surtout pour les eaux uses municipales. En effet, la quantité d’oxygène nécessaire aux microorganismes pour dégrader les composés azotés (la nitrification) est estimée être environ 5 fois plus importante que celle nécessaire pour la matière organique (en référence, chaque g d’ammoniac nécessite 4,33 g d’oxygène, alors que chaque g de carbone nécessite 1 g d’oxygène. Or pour les effluents municipaux, généralement ce qu’on recherche, c’est la facilité à dégrader la matière organique facilement biodégradable (excluant la nitrification). C’est dans ce contexte que la DBOc a été introduite. La DBOc est donc la mesure de la DBO excluant la nitrification. Pour ce faire, un inhibiteur de bactéries nitrifiantes est ajouté à l’effluent avant l’incubation.
Le ratio DCO/DBO permet de quantifier la biodégradabilité des effluents.
Lorsque DCO/DBO < 2 : on parle d’effluent facilement biodégradable.
Lorsque DCO/DBO < 4, on parle d’effluent modérément biodégradable.
Lorsque DCO/DBO > 4, on parle d’effluent difficilement biodegradable.