Bonjour mesdames et messieurs:
Vous avez entre vos mains, deux rapports qui sont en fait deux parties du rapport relatif au mandat que vous nous avez confié.
Introduction
À la suite de la situation de crise causée par la prolifération des cyanobactéries dans les lacs au Québec qui a connu son apothéose médiatique en 2007, le gouvernement du Québec a mis en place le Plan d’intervention sur les algues bleu-vert 2007-2017.
Ce plan intègre plusieurs enjeux, dont l’enjeux 2 s’intitule : La prévention contre les apports de phosphore aux plans d’eau
dont la section qui nous concerne (section 2.5) se libelle comme suit:
- Munir d’équipements de déphosphatation les ouvrages municipaux de traitement des eaux usées se déversant dans un lac ou en amont d’un lac lorsque de tels équipements ne sont pas présents
- Réviser les exigences de rejet des ouvrages de traitement des eaux usées se déversant dans un lac ou en amont d’un lac lorsque des équipements de déphosphatation sont présents et que la technologie le permet
Les municipalités ont été informées en juillet 2009 des modalités du plan de réduction des rejets en phosphore qui a été retenu.
C’est pour réaliser cet enjeu qu’a été élaborée et publiée la Position du MDDEFP sur la réduction du phosphore dans les rejets d’eaux usées d’origine domestique
Cette position vise à accentuer les efforts de déphosphatation visant les ouvrages de traitement qui rejettent leurs eaux usées traitées dans les milieux récepteurs sensibles à ce contaminant, en vue de limiter la prolifération de plantes et d’algues
C’est dans le cadre de la mise en application de cette position qu’une lettre a été adressée à votre municipalité qu’elle établisse un plan pour s’y conformer.
Le MDDEP considère que votre municipalité est dans un bassin versant en surplus de phosphore. Les exigences en phosphore sont entre 0,5 et 1 mg/L. La valeur exacte est fixée selon les équipements de traitement existants. Dans le cas de votre municipalité, cette exigence est de 0,8 mg/L de phosphore.
Notre mandat
Concernant l’étude, le mandat qui nous a été confié comporte 4 volets dont :
- La confirmation auprès du MDDEFP de la future exigence de rejet en phosphore définie ainsi que l’exigence intérimaire prescrite;
- La description du procédé de traitement en place et de ses limites de performances concernant la déphosphatation;
- L’énoncé de la procédure et de la date de mise en œuvre de l’optimisation du système existant permettant l’atteinte des objectifs intérimaires concernant la déphosphatation;
- La recommandation et sélection de technologies de traitement appropriées à l’installation concernée permettant de rencontrer les exigences prescrites avant 2017concernant le phosphore.
Les 3 premiers points sont répondus dans le premier rapport
Situation actuelle
Selon les prescriptions actuelles, la station des eaux usées de votre municipalité est conforme actuellement jusqu’au 31 décembre 2016. Mais à partir du 1er janvier 2017, la station de traitement ne sera plus conforme par rapport au rejets de phosphore.
Système de traitement
Système de traitement des eaux usées par réacteur biologiques rotatifs.
Il s’agit de grands disques à moitié trempés dans l’eau à traiter qui tournent autour de leur axe central. Les bactéries se fixent sur ces disques et lors de la rotation, permet de récupérer de l’oxygène de l’air nécessaire pour le traitement.
Les polluants traités vont être envoyés vers un bassin qui va permettre de séparer l’eau traitée d’avec les boues.
Finalement, l’eau traitée passe à travers des rayons UV pour détruire les bactéries restant.
C’est un système efficace pour enlever la matière organique que dans le jargon on désigne par DBO
Les matières en suspension et une partie de l’azote. Mais le traitement n’est pas suffisant pour traiter le phosphore.
Il va donc falloir une mise à niveau de votre système de traitement des eaux usées.
C’est ainsi que l’échéancier à la page 11 du rapport 1 a été proposé.
Sélection de technologie
Pour sélectionner une technologies, il fallait d’abord connaître la situation actuelles.
Campagne de caractérisation
La première étape a donc été la caractérisation de l’eau actuelle. Ce qui nous intéresse vraiment est le phosphore, car les autres paramètres sont corrects.
Les résultats de ces mesures sont présentés aux pages 5 et 6 du 2e rapport.
Actuellement, l’étude que nous avons effectuée révèle que les rejets en phosphore sont en moyenne entre 6 et 7 mg/L.
Notre objectif est de 0.8 mg/L. Nous en sommes donc très loin.
Choix de technologie
Il existe 2 voies de traitement du phosphore: la voie chimique (la précipitation et la voie biologique). Ici on a un traitement biologique, mais pas conçu pour effectuer ce type de traitement. Si on voulait s’avancer vers cette solution, ça prendrait de nouveaux bassins, de nouveaux équipements et un nouveau bâtiment. Nous n’avons donc pas exploré cette option.
A priori, le traitement chimique était le plus adapté, le plus simple à mettre en oeuvre et nécessairement le moins couteux.
Nous avons donc fait des essais de traitabilité en utilisant deux types de produits chimiques (alun et sulfate ferrique) qui réagissent avec le phosphore, pour les comparer et déterminer la quantité qu’il faudra ajouter pour enlever la quantité de phosphore possible.
Notre analyse montre que les deux produits marchent bien, mais en évaluant le rapports qualité, quantité et prix, l’alun est plus avantageux. Alors nous avons proposé d’utiliser l’alun comme produit chimique.
Mais ce n’est pas fini. Parce que quand on injecte le produit, on forme ce qu’on appelle des flocs. Ça forme de petits motons assez fins. Il faudrait laisser le temps à ce motons de se déposer au fond et séparent ainsi de l’eau traitée. Pour obtenir cette belle séparation, il faut injecter le produit chimique au bon endroit. Nous avons regardé les différentes options qui se présentaient à nous lié au point où on devait injecter l’alun pour que ça réagisse bien.
Différents scénarios sont présentés de la page 10 à la page 13 du 2e rapport. Et les représentations graphiques sont aux annexes 3, 4, 5. Je vais vous épargner des détails, mais nous pensons théoriquement que si l’injection se fait après les réacteurs qui tournent, ce serait le plus simple et les motons de phosphore auront le temps de se déposer et on pourra alors avoir notre eau bien traitée.
Équipements
Pour faire ces modifications, ça prend des équipements, en l’occurrence des pompe doseuses, des contrôles, des produits chimiques, de l’entretien par la suite. Nous avons donc fait une estimation budgétaire de ce que ça pourrait coûter et c’est présenté de la page 12 à 14.
Pour faire ces estimations, nous avons demandé des soumissions à 2 compagnies qui nous ont alors donné un prix budgétaire.
Les autres coûts sont des estimations.
On arrive donc globalement à un coût d’environ 26 000 $ pour la 1ere proposition et 36 000 $ pour la deuxième.
Nous estimons aussi le coût annuel d’opération à environ 6 000 $.
Nous proposions dans notre conclusion de faire une petite étude à grandeur réelle. En y réfléchissant encore, je ne pense pas vraiment que ce soit nécessaire.
Pour conclure,
La station des eaux usées de votre municipalité rejette en moyenne 5 à 7 mg/L de phosphore.
l’objectif de rejet qui sera en vigueur à partir du 1er janvier 2017 est de 0,8 mg/L. il faut donc modifier le traitement actuel.
Nous recommandons la déphosphatation chimique consistant en un dosage d’alun entre les réacteurs biologiques rotatifs et le bassin de décantation.
Nous avons fait une estimation budgétaire de cette modification et du coût d’opération.
La prochaine étape: à partir de cette étude, préparer les plans et devis pour la demande d’aide financière et la demande de CA.
Je vous remercie.